Dans
la fratrie Labrel il y a d’abord Francis. Il préfère les espadrilles
aux souliers vernis. Il a les yeux de son grand père et il joue du
piano. Parfois il caresse son vibraphone ce qui le rapproche de
l’extase.
Il joue super bien, mais il est surtout doué pour arriver en retard.
Francis
tente tant bien que mal, de suivre les approximations rythmiques de
Jacques, son frangin. Lui pense chanter jazzy parce qu’il est toujours
en retard d’une mesure. Il fait les œufs meurette comme personne, mais
ça ne sert à rien dans la chanson.
Il
a choisi le chant parce qu’au moins on l’écoute, on ne lui coupe pas la
parole, et on n’entend pas les fautes d’orthographes.
C’est l’aîné et fut un temps, il était châtain.
Ensemble
ils font des chansons graves, tristes, joyeuses, espérantes, drôles,
méchantes, qui vont comme l’âme humaine finalement. Des chansons qu’ils
aimeraient vous faire aimer.
Ils vous invitent à venir les voir pendant qu’ils ont encore la ligne.
Profitez-en, ils ne sont pas encore connu : après ce sera plus cher…vachement…
Ce
soir au théâtre, ils seront deux, ou trois, ou plus… car il y a aussi
leur frère Patrick qui passe parfois, quand il peut se libérer, quand il
n’est pas malade ou en prison, et puis des cousins, des cousines…
Les
Frères Labrel seront reçus par la ville de Cluny en résidence au
théâtre durant toute la semaine précédant le spectacle. En effet, tonton
Maurice veut leur peaufiner une mise en scène au œufs, des lumières de
compétition, des chorégraphies terribles et des costards dignes des
frères Bogdanov…